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Mon roman Un parfum de menthe, de calament et d'immortelle

30 mai 2015

Bonne lecture.

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30 mai 2015

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30 mai 2015

Extrait de mon roman: le prologue

Prologue
Souvent, je les regarde, mes mains complices, mes
mains criminelles, désormais noueuses, percluses de
rhumatismes, à l’image de mon corps torturé par la
vieillesse. Est-ce ainsi que je dois expier ? Non, la
douleur physique n’est rien au regard des tourments
générés par les remords qui rongent mon esprit. Le ciel,
auquel je ne peux croire, m’a prêté longue vie, et c’est
ainsi que je paie mon crime, en réclusion dans le
tréfonds de mon âme, que hantent des images si
précises.
C’était il y a longtemps déjà… Oh, bien sûr, la vie
a continué, la honte s’est estompée, par la grâce du
temps, par la force des choses. Mais aujourd’hui, tout
est intact dans ma mémoire, qui refuse de me faire
défaut, quand certains se désolent d’oublier, de
confondre.
Aucun pardon possible. Suis-je coupable d’avoir
tout révélé d’abord ? D’avoir mal agi ensuite, c’est

certain. Sitôt que je les regarde, mes mains, reviennent
ma peur, le sang, mes cris. Je m’approche de la maison,
j’hésite mais il est déjà trop tard, et comme un
automate privé de volonté propre, je me mets en route
et fais ce qui doit être fait. Je n’ai pas à réfléchir.
La porte claque. La nuit m’enveloppe. L’odeur du
sang cède à celle de la terre mouillée de pluie. Je cours,
je dois faire vite.
Je hurle mais il est déjà trop tard. C’est ce qui avait
été décidé. J’ai fait ce qui avait été décidé. Pour le bien.
J’ai fait semblant de croire que c’était bien, que c’était
juste. J’ai commis le pire. Et je n’ai rien obtenu de ce
que je voulais tant. Rien.
Mes souffrances vont bientôt prendre fin, mon
heure est proche je le sens. Dois-je me taire, ou parler ?
Laisser en paix ceux qui n’ont que trop souffert ou
rouvrir leurs plaies ? Je ne sais. L’angoisse naît du
choix.
Mes souvenirs m’assaillent quand je regarde mes
mains. Alors me submergent la douleur et l’étendue de
mon ignominie. Je me recroqueville sur moi-même. Et
je pleure, je pleure toutes les larmes de mon pauvre corps.

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Mon roman Un parfum de menthe, de calament et d'immortelle
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